Cap sur le 6e congrès du PCT
De gigantesques drapeaux rouges flottaient le 14 septembre au Port autonome de Pointe-Noire, où le commissaire politique Firmin Ayessa a lancé la sixième Conférence des présidents de comités du Parti congolais du travail, prélude au congrès ordinaire attendu du 19 au 23 décembre.
Devant plusieurs milliers de militants, le responsable a souligné que la fédération de la capitale économique de la République du Congo se veut pionnière d’une méthode visant à consolider l’efficacité interne et à partager, entre structures, expériences et savoir-faire militants.
Ainsi, Pointe-Noire sert de laboratoire au nouveau dispositif acté le 5 juin par le secrétariat permanent, qui encadre désormais la tenue régulière des conférences territoriales et précise leurs prérogatives pour que chaque comité contribue pleinement à la dynamique nationale.
Pointe-Noire, locomotive organisationnelle
L’orateur a rappelé que cette reconnaissance officielle consacre des années d’initiative locale, au cours desquelles les équipes ponténégrines ont multiplié formations, portes-ouvertes et actions citoyennes afin de renforcer l’ancrage du parti fondé par le président Denis Sassou Nguesso.
« La plus-value attendue est claire : que chaque responsable reparte avec des outils nouveaux pour faire avancer la cause du progrès et de la démocratie », a résumé Firmin Ayessa, membre du bureau politique, sous les applaudissements nourris des délégations de quartiers.
Pour Jean François Kando, président fédéral, la mobilisation prouve que Pointe-Noire demeure la « locomotive organisationnelle » du PCT, capable de se rassembler autour d’objectifs partagés sans jamais perdre de vue l’unité nationale que le parti dit incarner depuis sa création.
Financement participatif, un test d’engagement
Au-delà des discours, l’heure était aussi à l’ouverture officielle de la cotisation spéciale destinée à financer le congrès de décembre, un mécanisme instauré par l’acte réglementaire du 17 juin 2025 qui transforme chaque adhérent en acteur direct du budget partisan.
Une première quête a permis de donner le ton : enveloppes scellées, virements instantanés et promesses d’entreprises locales ont afflué, illustrant une compétition saine où l’engagement se mesure en actes concrets plutôt qu’en slogans, selon la formule employée par le commissaire politique.
La date butoir du 15 octobre s’annonce donc comme un jalon stratégique ; d’ici là, chaque secrétariat d’arrondissement devra suivre les contributions et relancer, si besoin, les camarades encore hésitants, afin d’atteindre un objectif que la direction garde pour l’instant confidentiel.
Synergie avec la révision électorale
La conférence se tient alors que la révision des listes électorales bat son plein dans tout le Congo-Brazzaville, étape technique cruciale en vue des scrutins à venir. Firmin Ayessa a exhorté ses troupes à coupler collecte financière et mobilisation citoyenne.
Les comités de base sont invités à mettre en place, dixit le communiqué fédéral, « une intelligence fine et efficace » pour accompagner les agents recenseurs, guider les sympathisants vers les centres d’enrôlement et s’assurer qu’aucune voix potentielle n’échappe au parti.
Cette double dynamique, organisationnelle et civique, doit montrer que le PCT demeure, selon ses responsables, le premier vecteur de stabilité et de participation dans un contexte régional parfois mouvementé, tout en s’alignant sur les orientations du chef de l’État.
Vers décembre, des attentes fortes
À trois mois de l’événement, plusieurs questions animent déjà les rangs : composition des commissions thématiques, innovations statutaires éventuelles et place des organisations de jeunes et de femmes au sein du futur bureau politique seront au cœur des ateliers de décembre.
Dans les couloirs de la direction départementale, certains évoquent aussi l’enjeu de la modernisation numérique, notamment la mise en réseau des sections par une plateforme interne qui faciliterait la remontée des données militantes et la diffusion de directives en temps réel.
La délégation locale de la Force montante congolaise insiste, de son côté, sur la nécessité d’articuler les débats futurs avec les préoccupations de la jeunesse urbaine : emploi, formation et accès aux nouvelles technologies figurent déjà dans la liste des propositions transmises.
L’Organisation des femmes du Congo table, quant à elle, sur une représentativité accrue au sein des organes décisionnels, considérant que la campagne de cotisation peut également servir de levier pour valoriser l’autonomisation économique des adhérentes par des activités solidaires.
Dans l’esprit des organisateurs, la réussite du congrès constituera un signal fort envoyé à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, témoignant d’une organisation capable de se financer, de se renouveler et de s’inscrire pleinement dans la vision du développement national.
Jusqu’à la clôture des listes de cotisations, Pointe-Noire continuera donc d’occuper le devant de la scène politique congolaise, forte d’un héritage militant forgé au fil des décennies et déterminée à imprimer sa marque à une échéance que tout le parti présente comme historique.
Au terme de la journée inaugurale, les participants se sont séparés avec un calendrier précis, des formulaires de suivi et la conviction, selon leurs mots, que « l’avenir du PCT se construit par chacun ». L’agenda se donne désormais rendez-vous fin septembre pour un premier bilan chiffré.