Une mobilisation présidentielle très attendue
Le 28 février 2025, la ville océane de Pointe-Noire s’est réveillée au rythme des engins. Ce jour-là, le chef de l’État, Denis Sassou Nguesso, a officiellement lancé des travaux additionnels qualifiés d’accélérés pour moderniser les voiries urbaines et sécuriser la circulation.
L’annonce a immédiatement suscité un élan d’optimisme. Les habitants, les commerçants et les transporteurs ont salué une initiative qui promettait de fluidifier le trafic et de réduire l’érosion des chaussées. Dans les quartiers, chacun s’attendait à voir les artères se métamorphoser avant l’arrivée des pluies.
Un calendrier confronté aux aléas climatiques
La saison sèche devait offrir une fenêtre idéale pour poser l’enrobé, curer les caniveaux et renforcer les bordures. Pourtant, à l’approche des premières bruines, les engins peinent encore à boucler plusieurs tronçons. Les Ponténégrins observent un rythme qu’ils jugent trop lent.
À chaque grondement de tonnerre, la même question revient : les routes seront-elles praticables lorsque les pluies se feront plus soutenues ? Les flaques, déjà visibles dans certaines excavations, rappellent que l’eau peut fragiliser les assises fraîchement coulées.
Les entrepreneurs, eux, jurent redoubler d’efforts. Sur les bas-côtés, on distingue des empilements de graviers prêts à l’emploi. Mais les créneaux météorologiques se referment et la moindre averse impose l’arrêt des finisseuses, retardant d’autant la mise en service des axes.
Inquiétudes et attentes des riverains
Dans le quartier Thystère, Françoise Matoumona scrute le ciel et le niveau des tranchées creusées devant sa maison. « Partout on a ouvert de grands caniveaux. Si la pluie s’invite sans que les ouvrages soient terminés, certaines maisons pourraient s’affaisser », confie-t-elle avec une anxiété mesurée.
Son témoignage reflète une préoccupation partagée. Les habitants redoutent que l’eau de ruissellement n’annule des efforts déjà consentis et ne transforme leurs ruelles en couloirs boueux. Pourtant, beaucoup disent encore croire au respect des échéances annoncées, conscients de l’ampleur du chantier.
Défis techniques et logistiques sur le terrain
Le déploiement simultané de plusieurs équipes dans la ville exige une coordination millimétrée. Creuser, poser les buses, coffrer les caniveaux et couler le béton supposent un ballet sans heurts. Le moindre goulot d’étranglement sur l’approvisionnement en matériaux peut ralentir l’ensemble de la chaîne.
À certains carrefours, les engins partagent la chaussée avec les taxis-bus. Chaque détour improvisé provoque des embouteillages, eux-mêmes susceptibles de retarder l’acheminement des bétons prêts à l’emploi dont la prise est chronométrée.
Ces contraintes n’échappent pas aux maîtres d’ouvrage. Conscients de l’urgence climatique, ils maintiennent une présence quotidienne sur les sites pour ajuster, segmenter et prioriser les sections les plus exposées aux eaux pluviales.
Responsabilités partagées et engagement public
Les entreprises adjudicataires portent la charge de livrer des routes conformes aux standards fixés lors du lancement présidentiel. Les Ponténégrins, qui veulent circuler sans s’enliser, attendent un résultat tangible. Entre les deux, les services de contrôle jouent les arbitres vigilants.
La mairie de Pointe-Noire rappelle régulièrement l’objectif initial : renforcer la mobilité et préserver le patrimoine routier. En soutenant les équipes sur le terrain, l’autorité municipale entend consolider la confiance tissée depuis l’annonce du programme le 28 février.
Le pari d’une livraison avant les grandes pluies
La chronologie est serrée, mais elle demeure techniquement tenable. Les ouvriers, souvent visibles jusqu’au crépuscule, misent sur de longues amplitudes horaires pour compenser les jours d’intempéries. Le bitume posé ces dernières semaines témoigne d’une progression réaliste.
Dans les quartiers déjà revêtus, les riverains notent la différence : moins de poussière, moins de nids-de-poule. Ces percées alimentent l’espoir que l’ensemble des axes prioritaires sera livré avant la phase la plus intense des pluies, confirmant ainsi la pertinence de l’initiative présidentielle.