Un roman intime et universel
Dans ‘Le rêve du pêcheur’, Hemley Boum nous transporte dans un voyage littéraire entre Douala et Paris, à travers les yeux de Zack, un trentenaire franco-camerounais. Hemley Boum, connue pour sa capacité à sonder les profondeurs de l’âme humaine, y aborde les silences de l’héritage familial.
Une exploration des blessures post-coloniales
Le roman met en lumière les blessures laissées par le passé colonial à travers les relations intergénérationnelles. Zack et son grand-père Zacharias, malgré leurs différences, symbolisent un héritage commun marqué par les silences et les non-dits de l’histoire post-coloniale du Cameroun.
La parole comme acte de rémission
Hemley Boum excelle dans l’art de tisser une narration à deux voix où les silences parlent autant que les mots. Les échanges entre Zack et Zacharias deviennent un moyen subtil de recomposer leurs mémoires fragmentées, d’explorer une histoire familiale complexe et de rétablir un dialogue apaisant.
Le style littéraire de Boum : une écriture ciselée
Boum maîtrise l’art de la narration tout en finesse et en profondeur émotionnelle. Elle privilégie une écriture sobre et délicate, qui sait éveiller les émotions sans recourir au sensationnalisme, fidèle à son exigence éthique de ne jamais trahir ses personnages par excès.
Héritage et santé mentale
Le roman aborde également la question de la santé mentale, souvent un tabou au sein des sociétés africaines et des diasporas. Hemley Boum propose ainsi une vision où la dépression de Zack est un symptôme collectif, soulignant la nécessité d’une approche plus inclusive et globale des questions de santé mentale.
Un rêve poétique et réconciliant
Le titre même du roman, ‘Le rêve du pêcheur’, témoigne de la métaphore poétique qui traverse l’œuvre d’Hemley Boum : celle d’un rêve d’unité et de continuité qui permettrait de transcender les douleurs du passé pour aller de l’avant. C’est ce fil ténu mais solide de la parole et de la mémoire qui tisse l’essence du roman.