Le PADC, cap stratégique 2026-2030
Le Palais du Parlement de Brazzaville a accueilli, le 28 octobre 2025, une journée parlementaire consacrée au Programme accéléré de développement communautaire, future colonne vertébrale de l’action publique 2026-2030, instiguée par l’Assemblée nationale avec le soutien du Pnud.
Présidant l’ouverture puis la clôture des travaux, Isidore Mvouba a rappelé que les recommandations adoptées forment « un socle solide et une boussole » pour la mise en œuvre durable du programme, appelé à réduire les inégalités territoriales et renforcer la cohésion nationale.
Selon le président de l’Assemblée nationale, la démarche n’est pas un saut vers l’inconnu : elle repose sur un diagnostic précis des besoins recensés dans les quinze départements de la République du Congo, y compris les zones rurales souvent éloignées des circuits de décision.
Un échange interactif au Palais du Parlement
L’enceinte législative s’est muée, le temps d’une journée, en laboratoire d’idées où députés et experts du Pnud ont confronté données, méthodologies et priorités afin de traduire les axes du PADC en mécanismes opérationnels à l’échelle des collectivités locales.
Matthias Zana Naab, représentant la directrice régionale du Pnud Afrique, a insisté sur l’avantage d’« une approche territorialisée de développement stratégique et cohérent », capable de faire reculer la pauvreté par l’amélioration durable des conditions de vie.
Les élus ont salué la présentation d’Isidore Ondoki, coordonnateur national du programme, qui a détaillé les outils de suivi et d’évaluation, essentiels pour garantir transparence, efficacité et redevabilité tout au long du cycle 2026-2030.
Dans la salle, plusieurs parlementaires ont mis en avant la nécessité d’inclure les collectivités dans l’identification des projets afin de consolider l’appropriation locale et, surtout, d’éviter que des urgences sociales demeurent hors du champ des interventions.
Vers un cadre juridique et financier mobilisateur
Isidore Mvouba a plaidé pour l’élaboration rapide d’un texte spécifique qui consacrerait le PADC dans l’ordonnancement juridique national, clarifiant responsabilités, procédures et instruments de financement afin d’éviter les chevauchements institutionnels et de garantir la continuité des engagements au-delà des cycles budgétaires.
Sur le plan financier, l’orateur a exhorté les députés à mobiliser, auprès des partenaires techniques et du gouvernement, des ressources adaptées, tout en maintenant un contrôle parlementaire régulier, gage de rigueur et de responsabilité publique.
Juste-Désiré Mondélé, ministre de l’Assainissement urbain, du Développement local et de l’Entretien routier, a confirmé l’engagement de l’exécutif à accompagner la démarche, soulignant que les infrastructures de base, l’eau potable et la voirie constituent des chantiers prioritaires.
À l’issue des échanges, les élus ont adopté une série de recommandations portant sur la priorisation des dépenses sociales, la protection environnementale des projets et l’intégration systématique des objectifs du PADC dans le budget de l’État.
Une coopération exemplaire avec le Pnud
La représentante résidente du Pnud, Adama-Dian Barry, a salué la qualité du dialogue entretenu avec l’Assemblée, estimant que « la confiance mutuelle ouvre la voie à une mise en œuvre agile, inclusive et mesurable ».
Dans un communiqué lu devant les députés, le Pnud a rappelé que le PADC s’inscrit dans l’Agenda 2030 et se veut un catalyseur de progrès sociaux conformes aux Objectifs de développement durable adoptés par la communauté internationale.
De nombreuses agences du Système des Nations unies, présentes lors de la séance, ont indiqué leur disponibilité à partager expertise, outils numériques et bonnes pratiques de gouvernance pour consolider l’impact du programme sur le terrain.
Les partenaires entendent également soutenir la communication autour des réalisations afin de renforcer la transparence et d’encourager la participation citoyenne, considérée comme un pilier de la réussite de toute politique de développement local.
Prochaine étape : justice territoriale en marche
Pour la représentation nationale, le PADC constitue une promesse de justice territoriale, car il vise à réduire les disparités, notamment entre centres urbains et périphéries, en finançant des projets de proximité choisis selon des critères objectifs et partagés.
La balle est désormais dans le camp des commissions techniques chargées de traduire, dans le prochain budget, les ambitions rappelées au Palais du Parlement ; elles devront articuler visions nationales, spécificités départementales et capacités financières réelles.
En clôturant la session, Isidore Mvouba a invité ses collègues à maintenir un suivi régulier et à faire du PADC, selon ses mots, « le miroir d’un Congo résolument tourné vers l’inclusion et la prospérité partagée ».
Plusieurs députés, issus des circonscriptions septentrionales, ont déjà annoncé des consultations de terrain dès le mois prochain pour recueillir avis et attentes des communautés, preuve que le processus commence à s’enraciner au niveau local avant même la finalisation du cadre législatif.
En arrière-plan, l’ambition reste claire : hisser la République du Congo parmi les exemples régionaux de développement inclusif, grâce à un partenariat consolidé entre institutions nationales, acteurs internationaux et citoyens, chacun étant partie prenante du cercle vertueux que veut enclencher le PADC.
Le compte à rebours est lancé : dès 2026, les premiers chantiers devront témoigner, dans les quartiers urbains comme dans les villages enclavés, de l’élan collectif forgé à Brazzaville et de la réactivité des institutions impliquées.
À terme, la réussite du programme sera mesurée autant par la qualité des ouvrages livrés que par le sentiment d’appartenance retrouvé dans chaque département.
									 
					